La transmission au cœur des enjeux des entreprises familiales.
Tendance | Si les entreprises familiales semblent très optimismes sur leur avenir, la part des dirigeants qui envisagent de vendre leur société est en forte croissance.
Neuf mois après le dernier opus, le nouveau baromètre KPMG sur les entreprises familiales (1) révèle un niveau d’optimisme jamais atteint : en hausse de près de 20 % sur deux ans. « Les grandes entreprises restent les plus optimistes : 81 % affichent leur confiance pour les douze prochains mois, proportion qui n’atteint que 66 % dans les petites entreprises », souligne le cabinet de conseil, qui relève toutefois que la France se situe en dessous de ses voisins européens avec seulement 60 % des entreprises familiales confiantes dans l’avenir. Idem en matière d’indicateurs de performance : les entreprises françaises sont en dessous de la moyenne européenne. Seules 73 % ont enregistré une hausse ou un maintien de leur chiffre d’affaires, contre 84 % pour leurs voisins européens.
Si tout n’est pas rose (voir encadré ci-dessous), les entreprises familiales ne semblent pas rencontrer actuellement de difficultés de financement. Et elles feraient preuve, selon KPMG, d’une « forte capacité d’adaptation à leur environnement ». « L’ensemble des entreprises familiales européennes est en mouvement : c’est un signe très positif pour l’avenir. Elles font preuve de volontarisme et de fortes capacités d’adaptation à leur environnement qui ne cesse de changer », commente Christophe Bernard, Associé KPMG, Global Head of Family Business.
9 % des dirigeants prévoient de vendre leur entreprise dans l’année
Ainsi, 41 % des entreprises familiales interrogées prévoient un changement stratégique dans les 12 prochains mois. Avec, au premier rang, la transmission : de la direction opérationnelle pour 26 % des entités interrogées et de la propriété pour 21 %. Concrètement, les entreprises familiales préparent la génération suivante (45 % des responsables interrogés déclarent avoir déjà intégré la nouvelle génération familiale dans des postes de direction) mais n’hésitent plus à faire appel à des cadres dirigeants extérieurs s’il le faut : 76 % des entreprises ont déjà intégré ces cadres dans des rôles à haute responsabilité (95 %, même, en France !), considérant qu’ils apportent une expertise extérieure (57 %) et une professionnalisation (43 %). Dans ce contexte, la gouvernance figure évidemment au cœur des enjeux : 85 % des responsables interrogés accordent une grande importance à une bonne gouvernance, 82 % à une transition menée en douceur et 80 % au contrôle de l’entreprise.
Toutefois, un nombre croissance de dirigeants jettent l’éponge : l’enquête révèle que 9 % d’entre eux prévoient de vendre leur entreprise dans l’année, une proportion qui a doublé en deux ans. « Si le nombre absolu reste relativement faible, cette tendance soulève de nombreuses questions à propos de la compétitivité et de la rentabilité des entreprises familiales », soulève KPMG.
(1) – Quatrième édition du « Baromètre KPMG des entreprises familiales », réalisé en partenariat avec le METI (Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire, ex-Asmep-ETI) et le réseau FBN (Family Business Network) porte sur un échantillon de 1.401 entreprises familiales membres de l’European Family Businesses dans 25 pays européens.
Les principales préoccupations des entreprises familiales
- La concurrence accrue pour 37 % des dirigeants d'entrprises familiales (43 % en France) ; la guerre des talents pour 33 % (n'apparaît pas dans les 5 premiers rangs en France) ; la baisse de la rentabilité et des marges : 32 % des interrogés (48 % en France).
- Les changements souhaités : une simplification du droit du travail (35 %) ; une aide sur les coûts de main-d'œuvre (28 %) ; et un allègement des procédures administratives (23 %). Source : Baromètre KPMG des entreprises familiales (septembre 2015).
Source : Les Echos